Lire ou ne pas lire? Zat is ze question.
(Questionnaire über intéressant sur le pourquoi du comment de mes choix de lecture. Refilé par Lilly, ma questionneuse en chef.)
Si vous voulez bien vous donner la peine de consulter l'index des renardises, vous constaterez que les klassiques - poussiéreux ou non- règnent dans ces lieux. Seulement, si la qualité de "klassique" est une condition nécessaire pour y figurer, elle n'est pas suffisante. Ce serait trop simple. Voilà donc comment les choix de la Renarde s'effectuent. Chers lecteurs, veuillez entrer dans les coulisses d' "un Renard dans une bibliothèque" et préparez vous à en connaître les secrets les plus fous...
- Révélation de ouf n°1: je fais confiance à mes auteurs.
Exception: ce qui marche pour Kundera et Tournier ne marche pas forcément pour Beigbeder.
- Autrement je me fie à certaines collections: Gallimard (la collection blanche), 10/18, Actes Sud, Points, Les Editions de Minuit, Corti (en plus déchirer des pages à l'Opinel, je trouve ça rigolo). En revanche, je fuis Albin Michel et Grasset comme la peste.
Exception: j'ai lu Shan Sa, Umberto Eco, BHL, Beigbeder, publiés chez Grasset.
- J'essaie de lire un livre de chaque grand auteur de chaque langue.
Sauf que je n'y connais rien en littérature africaine, belge, canadienne, hispanophone... Ya du boulot.
- Quand je ne connais pas du tout un livre, je lis la quatrième de couverture. Si elle est faite exclusivement par "Elle" ou "l'Express" je laisse tomber. Si le livre surmonte l'épreuve de la pub, je lis l'incipit puis une page au hasard dans le bouquin. Si j'accroche, je prend.
Mais j'ai acheté un Philippe Delerm ("Les amoureux de l'Hôtel de ville") pour rien. Je n'accroche pas.
- Je me laisse aussi tenter par Télérama et le Magazine Littéraire.
- J'écarte tous ceux avec un bandeau rouge qui clignote "best-seller". Surtout quand on voit une photo de l'auteur version beau gosse et air inspiré en quatrième de couverture. Si on voit l'auteur en question dans une émission branchée expliquant ses secrets de concoction c'est mort. Et si les couloirs du métro font sa pub, c'est mort et enterré.
Mais j'ai lu "Ensemble c'est tout" d'Anna Gavalda. D'ailleurs, tout le monde a entendu ma hurlante. En revanche, en parlant de best-seller, j'aime bien Harry Potter, et j'ai même commandé mon septième tome.
- Je déteste lire un livre parce qu'il est en train d'être adapté au cinéma. Impression d'être une moutonne. (ce qui n'est pas génial quand on est une renarde)
Sauf que j'ai acheté "Une vieille maîtresse" de Barbey d'Aurevilly et "Geisha" d'Arthur Golden dans un Relay à la gare de Strasbourg la semaine dernière.
- Finalement, et c'est le plus important, il y a ceux qui me donnent régulièrement de bonnes idées:
* Gabriel (dit "l'aventurier des klassiques" mais aussi "le Don Quichotte des modernes"),
* l'Homme (toujours prêt à se/me lancer des défis littéraires, ou
"Everests", comme la "Chartreuse", "Ulysse" de Joyce, ou encore "le
Voyage au bout de la nuit"),
* la mère de l'Homme (ou mon guide dans la jungle anglo-saxonne),
* Aude (qui me motive pour la science-fiction et qui m'a soufflée les
noms de Baudelaire, Ionesco et Feydeau quand on était au collège)
* le Père (qui m'a fait découvrir Bukowski, Poe poète, Dino Buzzati, Conan Doyle)
* et tous ceux qui me parlent avec passion d'un livre ou d'un auteur,
quel qu'il soit. La preuve: on m'a presque donné envie de lire les
nouvelles d'Anna Gavalda.
Parmi eux, les zauteurs de blogs bien sûr, en particulier:
* Erzébeth (pour ses belles kritiques de klassiques pas si klassiques),
* Lilly (très stimulante également)
* Fashion Victim (ambassadrice de charme des policiers, des romans de pirates ainsi que d'"Angélique marquise des anges")
* et en général tous les "collègues" en lien chez moi, car nous avons plus ou moins le même (bon) goût en matière de livres
J'y caserai également tous mes profs de littérature et les libraires (ceux de Tschann et de Compagnon à Paris, et de Géronimo à Metz)
Je voudrais les remercier eux tous, sans qui je ne serais pas là aujourd'hui.
En conclusion, je dirai que j'ai mes règles de choix. Quand je les suis, je ne suis presque jamais déçue. Et quand je ne les suis pas, je sais que c'est à mes risques et périls et je croise les doigts pour une bonne surprise. Qui arrive. Ou pas.
Ca m'intéresserait beaucoup de connaître vos tuyaux chers lecteurs, histoire de m'en inspirer. Je désigne Erzébeth, Cédric, Gabriel, Sibylline, Fashion Victim en particulier, mais je m'adresse à tout le monde. Reconnaissez la voix qui frappe votre oreille...