The Hours - Michael Cunningham *
Bilan provisoire au matin du 18 juin 2007 :
- visionnages du film : fait (dont deux fois au cinéma)
- lecture-accrochez-vous de « Mrs
Dalloway » : fait (et si ce n’est pas fait pour vous, allez jeter un
œil à mon post)
- chapardage éhonté du bouquin « The Hours » :
fait
- mémoire de master : écarté
- expérience homosexuelle : pas fait
- litre de thé vert à l’amande : prêt
La lecture de « The Hours » est déclarée ouverte.
Il faut un peu connaître l’histoire de V.Woolf cependant. Là c’est pas bien compliqué, il suffit de savoir qu’elle faisait partie du Bloomsbury Group (un groupe d’intello qui se la pétait un peu et où tout le monde batifolait avec tout le monde), qu’elle avait des crises de folie (pendant lesquelles elle entendait des oiseaux chanter en grec) et qu’à cause de ses problèmes de santé, elle s’est retrouvée bloquée dans la banlieue de Londres qu’elle ne supportait pas (comme je la comprend). Elle finit par se suicider par noyade dans la rivière Ouse en 1941. Elle a révolutionné en littérature le modernisme dit britannique, avec sa technique d’écriture (« the stream of consciousness ») par laquelle elle explore les pensées les plus profondes de ses personnages. En gros. Je devrais écrire des articles Wikipédia.
Dans le film, les dernières paroles de V.Woolf expriment
très bien cela :
« Dear Leonard. To look life in the face, always to look life in the face and to know it
for what it is, at last, to know it, to love it for what it is, and then to put
it away. Leonard, always the years between us, always the years, always the
love, always the hours.”
Le poète choisit de mourir pour garder intacte la
vie,en lui et chez les autres. Mourir pour des idées. Il y a ce moment
extraordinaire où Virginia Woolf choisit lequel de ses personnages dans
« Mrs Dalloway » va être sacrifié :
« Clarissa
will be bereaved, deeply lonely, but she will not die. She will be too much in
love with life, with London. Virginia imagines someone else, yes, someone strong of body, but frail-minded;
someone with a touch of genius, of poetry, ground under by the wheels of the
world, by war, by government, by doctors; a someone who is, technically
speaking, insane, because that person sees meaning everywhere, knows that trees
are sentient beings and sparrows sing in Greek. Yes, someone like that.
Clarissa, sane Clarissa – exultant, ordinary Clarissa- will go on, loving London, loving her life of ordinary pleasures, and someone else, a deranged poet, a visionary, will be the one to die."
On voit des personnages qui s’aiment, qui rient. Car ce
livre est aussi un éloge de l’amour qui donne un sens à la vie des personnages.
Et moi l’amour, je trouve ça cool.
Voilà, j'ai fait ma pub! Si vous n'êtes pas convaincus, allez du côté de chez Lilly ou encore Cécile.
Qui elles aussi battent des deux mains devant un livre dont l'auteur est... toujours vivant bizarrement.
Edit: au diable la distance critique, lachez tout et courez voir le film, achetez vous le dévédé en dix exemplaires pour être sûrs que vous en aurez toujours un quoiqu'il arrive. C'est une véritable merveille, les acteurs sont juste fabuleux (mention spéciale à Nicole et son nez, Ed avec sa robe de chambre), la musique superbe, et tout le film finit par vous tordre les tripes d'émotion.
Verdict: Je relirai.