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4 décembre 2006

Les oiseaux se cachent pour mourir (The thorn birds) - Colleen Mac Cullough *

« C’est complètement cousu de fil rose ce machin » disait Stricky, mon prof bien-aimé. « Et vas-y que je porte des bottes etoiseaux que je monte à cheval et que le curé me trouve irrésistible ». Pff il n’a rien compris.
Et puis Ralph c’est un prêtre, pas un curé. Ca ne fait pas très glamour « curé », tandis que « prêtre », un peu plus. Je ne dis pas que je trouve les prêtres glamour hein, n’allez pas tout comprendre de travers ! Je ne suis pas sûre que ce distinguo serait recevable auprès du Saint-Siège. On s’égare.

Le pitch : La famille Cleary s’installe en Australie. La petite fille, Meggie, se lie d’amitié avec Ralph de Bricassart, le jeune prêtre du domaine de Drogheda. D’un amour filial, ce lien va se transformer en quelques années en véritable passion. Pas de chance, il est prêtre. Et il ne tient pas à balancer son froc aux orties, même si ça ne le dérange pas de fauter de temps à autre avec elle, ce qui bien sûr n’arrange rien. L’on suit ainsi deux parcours : celui de Ralph, de Drogheda à Rome, et celui de Meggie, de la petite fille à la jeune mère. Cette œuvre raconte aussi comment ces chemins se croisent, dans la joie, mais surtout la souffrance.

Bon ça suffit. On ne peut pas résumer « Les oiseaux se cachent pour mourir ». C’est l’histoire d’une famille sur plus d’un demi-siècle, de 1915 à 1969, mettant en scène un très grand nombre de personnages dont le destin n’est jamais secondaire. Il est composé de sept livres, chacun se focalisant sur un personnage en particulier : « Meggie », « Paddy », « Luke », « Justine ». Plusieurs histoires se superposent, s’entrecroisent ou se succèdent. Parfois une trame semble disparaître, puis elle ressurgit au moment où les protagonistes et le lecteur s’y attendent le moins. Ces récits ne sont jamais un donné, c’est nous qui les découvrons et les reconstruisons en même temps que les personnages. Ainsi, l’on soupçonne tous quelque chose de pas net chez Frank, le fils préféré de la mère. Son histoire nous est donnée par bribes, révélations, souvenirs, articles de journaux, rumeurs. C’est ce côté fourmillant, cette ampleur, qui rendent ce livre aussi passionnant. On découvre toujours quelque chose de nouveau à chaque lecture.

Ce livre nous parle aussi de l’Australie, du milieu très particulier des propriétaires terriens et de leurs employés. Il nous décrit un paysage magnifique, mais aussi son revers, qui en fait parfois un lieu infernal, d’autant plus que le livre nous rend compte de vies sublimes de médiocrité.

C’est là que je vais me contredire et parler de quatre personnages véritablement romanesques. Bien sûr il y a Ralph, le beau jeune prêtre de moins en moins jeune, tiraillé entre ses voeux et son amour. Enfin, c’est lui qui le dit. Car en effet, son absolu de spiritualité est corrompu par son ambition dévorante de gravir les échelons de l'Eglise, et son amour à mon très humble avis, c'est du flan, puisqu'il sacrifie toujours Meggie à son ambition. Il ne m'est pas sympathique, vous l'aurez compris (même si voir Richard Chamberlain dans la version filmée me fait toujours un petit quelque chose). Il n'empêche qu'en ce personnage s'opposent et luttent le transcendant et la faiblesse humaine, il est à lui-même son propre bourreau ce qui le rend fascinant et véritablement romanesque. Trois femmes se distinguent également du reste des personnages. Meggie Cleary, magnifique rivale de l'Eglise dans sa lutte pour attirer Ralph à elle. Fiona Cleary, femme passionnée, enfermée dans son corps de mère et d'épouse, dans sa vie médiocre et douloureuse. Mary Carson, femme blessée et outragée, maitresse de Drogheda tenant entre ses mains le destin de tous les personnages. Toutes sont caractérisées par leur passion pour un homme hors d'atteinte, mais elles résolvent leur conflit intérieur de façon propre. La complexité de ces personnages rend à mon sens discutable l'appelation réductrice de « roman à l'eau de rose » dont on qualifie souvent ce livre. Na!

Les titres de cette oeuvre sont intéressants à observer. Le titre anglais (« The thorn birds » littéralement « les oiseaux à l'épine ») fait référence à une légende irlandaise au sujet d'un oiseau qui ne chante qu'au moment où il s'empale sur l'épine d'une aubépine. Ce chant unique est si mélodieux que le monde s'arrête pour l'écouter, et que Dieu lui-même en est bouleversé. Ainsi, ce titre constitue une métaphore de l'oeuvre, où « le meilleur n'est atteint qu'aux dépends d'une grande douleur ». Le titre français (« Les oiseaux se cachent pour mourir » donc) peut intriguer, tant il paraît éloigné de l'original. En réalité, il s'agit d'une référence à un poème de Coppée : « Est-ce que les oiseaux se cachent pour mourir? ». Cela renverrait donc à la douleur secrète et acérée des personnages.

A chaque fois que je le lis, ce livre me prend aux tripes. Il n'est pourtant pas particulièrement bien écrit ; certains passages sont même un peu ridicules (les scènes d'amour en général) (sauf celle sur l'île, mais là c'est la midinette en moi qui parle), et, pour être tout à fait franche, les deux derniers livres (« Dane » et « Justine ») me paraissent totalement fades et ininteressants. C'est uniquement l'histoire qui compte et c'est pour cela que la version télévisée a pu être relativement fidèle au livre. Mais ce souffle, cette noirceur, cette passion, les émotions menées à leur paroxysme... et puis Richard Chamberlain, n'oublions pas Richard Chamberlain.

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Commentaires
S
Un amour impossible tel pourrait résumer ce roman ainsi que secrets de famille puisque Maggy cleary a répété la vie de sa mère qui n'avait d'amour que pour Frank son cher frank,fils issu d'une autre union qu'avec Paddy.Mais c'est complexe en meme temps car on ne peut blamer complètement Fee ou fiona d'etre froide.Elle est aigrie par ses souffrances,son amour inaccessible de jeunesse et n'a pas su aimer maggy et ses autres enfants;Pauvre Maggy en quête éperdue d'amour,et qui le trouvera en Ralph,le père et la mère protectrices et aimants qui lui ont fait défaut,sauf qu'il est prêtre.Je veux bien qu'elle en soit folle et pourtant..pourtant elle a autant fauté que lui,car elle savait quil ne renoncerait pas a l'église.Donc qui est le plus coupable des deux?Ralph?Maggy.Aucun pour moi.Ou les deux.Car maggy aurait pu se faire une raison et aimer un autre homme,elle l'a pas voulu et a fait payer cher a Justine son non amour pour luke!pauvre Justine mais le destin lui rappellera que les hommes sont libres,avec dane voulant etre pretre et mourant et que a jouer avec le feu de l'amour,on se pique a ses épines.Meme si ralph aurait pu renoncer,a l'époque ca aurait été encore plus mal vu qu'aujourdh'ui.il AIMAIT MAGGY JE PENSE PLUS QUE TOUT MAIS C ETAIT UNE AUTRE EPOQUE.Pourtant je l'aurais bien défroqué moi,il est si séduisant dans le film.On peut pas résister!!
C
salut, en lisant ce résumé j'ai la pleine volonté d' acquérir le roman, on m'en a déjà parlé et c'est pour ça que j'ai fait une p'tite recheche sur le Net. j'espère qu'il est disponible dans les librairies.
C
C'est foutu, je suis décrédibilisée pour de bon là... Merci les filles, je m'en souviendrai! ;)
A
Moi j'l'ai lu quand j'avais 11 ans et rien d'autre à faire que de lire et de répéter "oh la pauvre" hi hi hi<br /> Pour etre un roman à l'eau de rose, c'en est un ! et comme tu le dis, c'est pas spécialement bien écrit. Mais au moins ça se lit vite et t'es pris par l'histoire !
C
Mais arrête Aude! Ne m'entraîne pas dans ta chute! Comment je vais être crédible après? ;)<br /> Et puis est-ce que "Vous êtes une vraie rousse!" (huhu) ferait partie d'un livre à l'eau de rose? (mythique, mais mythique cette observation) (hum) :D
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